Fin de partie pour Christeen
Ce soir c’est une grande fête chez John. Son esclave Christeen va avoir quarante ans. Tous ses amis sont invités. Mais si la fête est belle, elle est aussi inattendue. Christeen va annoncer à tout le monde que son contrat d’esclave s’achève également ce soir. Non pas que John soit lassé des services de cette belle femme, désormais parfaitement bien entraînée à subir tous les sévices et à innover dans le monde du SM, mais simplement parce que c’est la fin d’un contrat à durée déterminé signé il y a quinze ans et qui s’achève à son terme naturel sans que les parties n’y puissent rien. La force de leur relation tient dans le strict respect des règles. Celle-ci, ils l’ont imaginé au tout début de leur relation, avant même qu’elle connaisse son déploiement formidable qui ont fait un couple SM reconnu et souvent vedette des soirées les plus intenses. Le respect de la règle est dur. Mais l’un et l’autre y tiennent. Ils ont souvent discuté de l’après contrat. Que faire après avoir connu une telle intensité ? Le luxe et la volupté, comme l’apprentissage du plaisir dans la souffrance. Les voyages de la jet society, mais les semaines de privation dans un cachot sombre et humide, enchainée entre les mains de tortionnaires soudoyés par John pour briser ses résistances. Que faire pour aller plus loin encore, mais cette fois,seule, de sa propre initiative ?
Christeen a beaucoup réfléchi au cours de cette dernière année où son entrainement a connu une sévérisation croissante. Ses relations avec John se sont distendues, d’un commun accord, pour préparer cette issue. Il fallait définitivement éliminer toute implication affective dans leur relation. Avec le temps en effet au-delà de la strict relation SM s’était instituée une complicité amoureuse préjudiciable à la pureté de leur relation maître/esclave. En même temps, il a ainsi voulu parfaire son dressage, repousser sans cesse ses limites, pour la préparer à une nouvelle vie lorsqu’elle aura retrouvé sa liberté. Elle a été enfermée en latex pendant de longs mois dans l’obscurité totale, attachée à un lit sommaire en caoutchouc par un jeu complexe de chaines limitant sa libertéà quelques gestes sommaires. Elle dut porter outre sa cagoule un masque de fer intégral, une sphère lisse ne lui laissant aucune perception du monde extérieur, l’obligeant pendant de longues journées d’isolement total à imaginer l’issue de son esclavage. Car le soir de la fin du contrat, Christeenretrouvera sa liberté vis-à-vis de John, mais pas vis-à-vis d’elle même. Totalement imprégnée par ses quinze années de SM intense, elle n’a pu imaginer autre chose que continuer cette vie de soumission, de tensions, de risques. Mais la question pour elle est pour quoi, pour qui, après avoir connu ce qui peut être imaginé de plus intense, mais aussi de plus beau. Ce soir elle va dévoiler à John comme à ses amis ses solutions, dûment réfléchies.
Aux origines
Cette date du 15 septembre 2010 était inscrite en petites lettres dans le contrat qu’elle a signé en 1995. Elle avait vingt-cinq, venait de sortir d’un cycle d’études dans les meilleures universités d’Europe, et s’apprêtait à une carrière qu’elle imaginait brillante, probablement avocate internationale. Elle avait rencontré quelques mois auparavant un homme plus âgé qu’elle, présenté par des amis, un anglais travaillant à la City. Leur rencontre fut initialement très banale. Des sorties en commun, quelques nuits arrachées à un emploi du temps intense, mais ce qui déclencha le changement de nature de leur relation fut le premier cadeau de John, une jupe en vinyl noir, toute simple mais de belle facture. Elle trouva cette matière souple et brillance intrigante, et commença à se documenter sur les premiers sites internet de l’époque et à travers les revues qui parlaient de mode SM. Assez rapidement,elle sentit le besoin de se familiariser avec ce monde pour elle encore souterrain qui commençait à l’intriguer, puis à l’attirer. Elle s’en ouvrit auprès de John, d’abord très discrètement puis encouragée par ses réponses elle voulut en savoir plus. Il l’accompagna dans quelques boutiques spécialisées et progressivement ses achats passèrent du vinyl au latex., du latex aux articles de bondage. En quelques mois, ils assemblèrentune garde-robe superbe que Christeen n’hésitait nullement à porter tous les jours dans la rue et même au travail, vêtue de latex et de cirés. La nuit elle dormait en combinaison de latex, dans des sacs et cagoules de plus en plus étouffants, demandant sans cesse plus de tension, de contrôle. Il arrivait qu’elle renonçait à se lever pour rester emprisonnée en latex, passion que John n’hésitait pas à accompagner et à encourager, sans difficulté tant elle se montrait enthousiaste, déterminée, imaginative. Puis ce furent leurs premières sorties en soirée SM, où elle montrait un enthousiasme et une capacité à souffrir rapidement reconnus dans la communauté londonienne. Après de longues discussions, John émit l’hypothèse qu’elle abandonne toute activité pour vivre à ses côtés. Mais Christeen refusait d’être une compagne classique, elle voulait être soumise et provoquer les désirs lesplus sévères de John pour explorer son masochisme naissant et déjà prometteur. Rapidement, elle passait des jours entiersenchainée en latex dans le cachot qu’ils avaient ensemble emménagé dansleur résidence. Puis elle souhaita être tatouée et percée. Quelques motifs peu impliquant jusqu’au moment où ils décidèrent ensemble qu’elle allait devenir son esclave. Le 15 septembre 1995 elle choisissait pour quinze ans d’obéir en tous points à John, de perdre tous droits sur sa sexualité et elle décidait seule de se faisait tatouer sur le pubis « John’s slave ».
La cérémonie
Les invités étaient tous là, la plupart vêtu en latex ou en cuir, quelques uns déjà en bondage, cagoulés ou menottés. Le champagne coulait. A minuit, les lumières furent éteintes et on entendit des pas se rapprocher. Tenue en laisse par John, Christeen fit une entrée dramatique dans la pénombre dans le silence le plus total. Une très longue cape de latex noir, touchant pratiquant le sol, dissimulait ses traits. Arrivés au milieu de la grande pièce, John détacha symboliquement Christeen,qui s’agenouilla, et prit la parole.
« Mes amis, nous sommes réunis pour célébrer les quinze ans du contrat qui nous a lié. Au cours de ces quinze années, une jeune femme douée a délibérément choisi la voie semée d’embûches de l’esclavage. A chaque étape elle a réaffirmé ses choix et vécu sous ma férule un itinéraire exemplaire. Ce soir, ce contrat prend fin. Elle est libre de tous liens à mon égard. Mais si Christeen a souhaite que vous soyez ici pour l’aider à choisir la suite de son parcours, c’est qu’elle a décidé de ne pas revenir à une vie classique, mais de poursuivre son itinéraire SM vers des horizons nouveaux. Cette dernière année avec moi l’a préparée physiquement et psychologiquement, mais vous connaissez sa détermination, son courage et son sens absolu du plaisir. La voie qu’elle a choisi ne m’est pas connue, ni d’elle même d’ailleurs. Elle a préparé méthodiquement cinq scénarios que vous allez choisir pour elle, anonymement, par bulletin secret. Dans quelques instants elle prendra la parole pour expliquer ces scénarios et votre choix s’imposera à elle, sans recours. L’un d’entre vous sera choisi par tirage au sort pour mettre en œuvre le scénario choisi. Elle ne connaitra jamais son identité. Christeen a également choisi de quitter ce soir cette pièce et sa vie précédente sans argent, sans aucune ressource, et avec les seuls vêtements qu’elle porte maintenant. Désormais un monde nouveau s’ouvre à elle. A vous d’en décider les modalités, quelles qu’elles soient. »
Les applaudissement fusent alors que John aide Christeen à se relever et découvre la capuche de la cape pour révéler un visage entièrement recouvert d’une épaisse cagoule de latex noir, sans ouverture en dehors de deux trous pour les narines. Seul émerge de ce visage anonyme un imposant anneau en acier de quelques centimètres de diamètre attaché à son nez. John détache la cape qui tombe en plis sur le sol, révélant un splendide ciré noir, d’une magnifique brillance, tombant sur des bottes en vinyl noir. Christeen aux mains égalementgantées de vinyl noir a les bras sévèrement attachés dans le dos par plusieurs bracelets d’acier inox, attachés par des cadenas. L’image est superbe, ce corps enserré de noir brillant, élégant et svelte, dont seul émerge l’anneau et les bandeaux d’acier inoxydable brillant. A nouveau lesapplaudissements accompagnent ce spectacle solennel. John détache alors les cadenas qui puis les bracelets, libérant les bras de Christeen qui détache la ceinture et déboutonne lentement le ciré, que John l’aide ensuite à retirer pour faire apparaître une somptueuse robe de cuir vernis rouge, descendant au dessous des genoux pour entraver la marcheL La robe recouvre ce qu’on devine être une combinaison de latex intégral dont la cagoule fait partie intégra. John retire le cadenas qui commande la fermeture éclair de la robe, défait la fermeture et retire la robe qui découvre en totalité la combinaison intégrale de latex. Là encore seuls émergent plusieurs anneaux d’acier, de taille identique, aux seins et entre les jambes., dont pend également une lourde chaine d’environ trente centimètres de longueur.
C’est alors qu’entre dans la pièce un jeune homme largement tatoué, poussant un plateau à roulettes sur lequel sont disposés des instruments rapidement identifiés par les spectateurs, experts, comme des pistolets de tatouage.
John reprend la parole : « Christeen m’a demandé d’être l’exécuteur de sa première volonté de femme libre. Je ne m’y suis pas opposé, mais je n’en connais pas les détails… ». Il guide Christeen vers un fauteuil où il l’aide à s’asseoir avant de fixer solidement chevilles et poignets au montants du fauteuil par des sangles en cuir cadenassées. Puis in détache le cadenas qui verrouille l’anneau du septum, puis celui de la fermeture éclair de la cagoule et libère délicatement le visage de Christeen. Une rumeur d’étonnement se propage dans l’assemblée. Emerge du latex noir un visage méconnaissable. Ceux qui connaissaient le visage de Christeen, la plupart du temps masqué, appréciaient ses longs cheveux bruns, rassemblées en queue de cheval dans les cagoules latex ou cuir. Là apparaît un crâne totalement lisse, entièrement rasé. Plus étonnant encore, Christeen n’a plus de sourcils, ce qui donne une expression encore plus intense à son regard vert clair.
John laisse l’émotion se dissiper puis reprend la parole.
« Moi, John, maître de Christeen depuis quinze ans, je confirme qu’au terme de son contrat d’esclavage librement consenti et maintes fois confirmé officiellement, l’esclave christeen redevient ce soir Christeen, femme libre de tous ses agissements. »
C’est alors à Christeen de prendre la parole. « moi, christeen, esclave depuis quinze ans de John, a vécu sous sa direction un parcours exceptionnel dans le monde du fétichisme, du bondage, de la torture librement consentis. Je le remercie pour son appui, son assistance de tous les instants, son sens de l’esthétique, sa culture, mais plus que tout pour son exceptionnelle dureté qui fait de moi, Chritsteen, une femme indépendante et fière de ce chemin accompli sous sa direction. J’ai décidé aujourd’hui de poursuivre dans la voie de la soumission et du SM. Ma volonté est claire et irrévocable. Ayant connu le meilleur, je souhaite désormais vivre le pire jusqu’à la fin de ma vie et en accélérer ainsi l’échéance. Pendant les quelques instants qui vont suivre, je vais prendre les premières et dernières décisions indépendantes de ma vie de soumise. Cette fenêtre de liberté je vais l’exploiter pour vous confier, librement, le soin de décider de la suite de mon parcours. J’ai conçu cinq scénarios entre lesquels vous allez devoir choisir. Je m’y soumettrai totalement dans quelques heures. Ils sont, vous le verrez, intenses. Je vous demande dès maintenant de vous plier à ces choix qui pourront vous choquer et peut-être vous émouvoir. N’y voyez rien d’autre que l’expression d’un désir intense, né de la pratique des ces quinze années, nourri de lectures, d’expériences d’amies soumises. N’ayez aucune tristesse, aucune compassion, je suis libre de mes choix et de mon corps, pour un temps. J’assume toutes les conséquences et je délivre de toute culpabilité ou même simple émotion ceux qui m’aideront à accomplir mes choix.
Mais auparavant je voudrais inscrire de façon lisible et définitive ce qui résume mon programme. J’ai demandé à John à recevoir de nouveaux tatouages que ceux qu’il m’a déjà offerts et que vous découvrirez. Il m’a donné son accord pour organiser cette cérémonie, qui va prendre environ deux heures au cours desquelles je vous invite à vous amuser. «
Elle se tourne alors vers le tatoueur pour lui donner ses instructions. Puis reprend la parole : « Ce jeune homme va me tatouer sur le crâne les lettre majuscules, épaisses et à l’encre noire « FTWTD », puis il écrira sur mon pubis, au dessus des initiales de John et du mot « John’s slave», tatoués il y a douze ans maintenant, l’explication de ces cinq lettres.
Auparavant il écrira « former » devant John slave ainsi que la date d’aujourd’hui. Vous souhaitez tous savoir que ce que veulent dire les lettres FTWTD. Je vous laisse imaginer. Vous pouvez remplir un bulletin avec vos initiales. Le ou la gagnante recevront un prix d’exception. Maintenant laissons travailler ce jeune homme. »
Quelle issue pour Christeen ?
Quelques heures plus tard., le tatouage terminé, Christeen reparait vêtue de la seule cape latex, sans cagoule ni capuche, le crane désormais abondamment tatoué.
« Me voici à nouveau devant vous. Pardonnez l’aspect de mes tatouages, il faut quelques jours encore pour les cicatriser parfaitement et leur donner le caractèreesthétique que cet artistechevronné leur a conféré. Applaudissez-le ! Maintenant nous allons procéder au choix. Vous avez reçu chacun cinq jetons, numérotés de un à cinq. Je vais maintenant vous détailler les cinq scénarios entre lesquels vous allez choisir pour moi. Le gagnant de la petite devinette dont vous connaissez tous le sens maintenant pour l’avoir déchiffré sur mon pubis :« Fuck This Whore To Death » sera chargé de superviser pour le temps nécessaire l’exécution du scénario, ou, si vous le préférez, de la sentence. Seul John connaîtra l’identité de cette personne qui Il lui apportera son assistance technique et financière. Je les remercie tous les deux pour cette mission.
Voici les scénarios entre lesquels je vous demande d’arbitrer. Ils ont fait l’objet de beaucoup de méditations au cours de cette dernière année. Ils sont pour la plupart matures, même si certains détails d’exécution font encore défaut. Tous répondent à des désirs profonds que je n’ai pu encore, vous comprendrez pourquoi, satisfaire.
Scénario 1 : vous prenez à la lettre immédiatement le message désormais inscrit sur mon crâne. C’est une solution simple, efficace et rapide pour moi. Si ce scénario est voté, vous disposerez immédiatement de moi. J’ai fait organiser une salle de torture dans la pièce à côté. Avec tous les instruments nécessaires. Au terme d’une séance de plusieurs longues heures que je souhaite imaginative et intense, telle que vous en avez tous rêvé, je vous demanderai d’utiliser les ressources d’un fauteuil spécial, que John a déjà fréquemment utilisé sur moi, qui est en fait une chaise électrique américaine achetée à prix d’or, mais jusqu’alors bridée dans ses capacités disons « terminales ». Elle se compose d’électrodes, dont deux plugs vaginal et anal, couplées à un masque à gaz synchronisé avec l’intensité du courant qui assure la réduction programmée du flux d’air. En poussant à fond les capacités de cette machine, la patiente, ou la condamnée, succombe alors dans un double orgasme lié à l’intensité de l’excitation électrique et à l’asphyxie programmée. Il est bien évidemment possible de jouer sur les paramètres de réglage pour que cette procédure prenne des heures. J’ai pu l’expérimenter à maintes reprises en rêvant que le processus aille jusqu’à son terme ce que mon maître d’alors a toujours refusé en dépit de mes demandes pressantes. L’avantage de ce scénario est que vous en bénéficierez tous, l’inconvénient, ou peut-être l’accomplissement de mon vœu le plus intime, est de mettre un terme rapide à mon destin, qui dans tous les cas de figure sera de toute façon limité dans le temps.
Scénario 2 : c’est une illustration précise du slogan inscrit sur mon crâne. Il s’agit de me remettre à une organisationsecrète, bien évidemment, qui met à disposition de ses clients, riches hommes d’affaires de tous pays, avec une croissance rapide des clients chinois, des prostituées masochistes. La règle d’or est l’absence delimite, le slogan commercial est « no safe-word ».. Dans cette organisation tout est autorisé, tortures, amputations, jusqu’à la mise à mort de l’esclave. Mon slogan commercial FTWTD sera une garantie de l’issue terminale. Dans les meilleurs des cas l’espérance de vie est de quelques années, ce qui estsans aucun doute plus favorable pour moi que le scénario 1, mais me promet de longues et épuisantes souffrances, jusqu’à l’issue fatale, accidentelle ou, ce que je souhaite, programmée ce qui est mon rêve absolu.
Scénario 3 : c’est le plus artistique sans aucun doute. Vous connaissez mon goût immodéré pour les tatouages, limité jusqu’alors par le souci de mon précédent maître de ne pas altérer mon corps. Il s’agit là de couvrir complètement mon corps au cours de la prochaine année de tatouages. Je serai bien évidemment internée en cellule pendant cette période avec une séance par jour faite par le jeune et talentueux tatoueur que vous avez vu œuvrer. Quand je dis « complètement », je pense évidemment à un body suit intégral couvrant totalement le visage et toutes les parties visibles. Je serai ensuite confiée à l’organisation en charge du scénario 2 avec je pense une valeur marchande accrue et donc une espérance de vie meilleure, même si vivre totalement tatouée représente un défi. J’ajoute que ce tatouage intégral sera accompagné d’une augmentation du nombre de mes piercings. L’intérêt pour vous est de participer au design d’ensemble, choix des dessins, des mots et phases, choix de l’emplacement, de la forme et de la taille des piercings. Si cette option est retenue, je laisserai libre cours à votre imagination pour proposer les dessins les plus intenses et les plus durs pour moi. Mon exécuteur testamentaire les choisira en optant toujours pour ce qu’il y a de plus infâmant, dégradant, obscène. Je compte sur lui, ou elle, pour ne faire preuve d’aucune limite.
Scénario 4 : le plus « terrien ». Il s’agit d’accomplir un des mes fantasmes fréquent, un rêve de « total enclosure ». J’ai a plusieurs reprises connu cette situation. Il s’agit d’être totalement momifiée en latex et enterrée vivante dans un sarcophage. Là où le scénario diffère avec ceux que j’ai vécus, c’est qu’il n’y aura pas d’autre issue que de rester définitivement dans cette situation. Le sarcophage, équipé de toutes les lignes de vie nécessaires pour me permettre de respirer, d’être alimentée, hydratée et être stimulée sexuellement et sur le plan musculaire pour différer une atrophie trop rapide demon système, sera en effet enfermé dans un bloc de béton définitif où je pourrai survivre je pense quelques années jusqu’à ce que les systèmes se débranchent d’eux mêmes. Je vous proposerai, si cette solution est choisie de définir le nombre de jours de fonctionnement du système entre deux et quatre chiffres.
Scénario 5 : c’est peut-être le plus sévère. Dans cette situation, je serai lâchée librement dans les faubourgs de Bangkok ou de Mumbaï, habillée en latex comme je suis apparue tout à l’heure, et confiée à une organisation locale de prostitution spécialisée dans l’abattage. Mais pour m’assurer que rien ne pourra s’opposer à mon sort, je devrais pour ma survie dépendre de la rémunération de mon activité et du support de mon environnement. A cette fin, je demande à être préalablement amputée des deux mains afin de devenir totalement dépendante pour tous les actes de ma vie. Je souhaite également être amputée du clitoris et des grandes et petites lèvres pour n’offrir à mes clients que le plus sommaire des orifices. Je sais que c’est un scénario extrême, choquant vos consciences occidentales qui n’acceptent qu’un SM esthétique. Il correspond également à un de mes rêves. J’en ai souvent parlé à John qui l’a refusé en dépit de mon insistance acharnée. J’avais aussi imaginée être amputée des deux bras, option qui vous est ouverte si vous le désirez.
Vous comprenez désormais le sens du slogan « Fuckthiswhore to death ». Je désire vivre intensément cette fin de partie, sans limite ni retenue. Mon intégrité physique m’indiffère, comme je l’ai déjà exprimé à plusieurs reprises auprès de mon précédent maître.Je serai équipée d’une puce, qui me sera enfouie sous la peau demain si vous ne choisissez pas le scénario 1 et qui pendant dix ans au plus donnera à mon exécuteur testamentaire ma position géographique. Elle est programmée pour envoyer également le signal de la fin de mes fonctions vitales. Ainsi vous pourrez me suivre dans mes prochaines activités. Je souhaite souffrir jusqu’à en mourir, accomplissement suprême d’une vie entièrement dédiée au plaisirs les plus intenses et les plus sauvages. »
Christeen achève là son discours devant une assistance stupéfaite et sans voix. Quelques instants d’un silence épais suivent. Femmes et hommes se regardent, à la fois effondrés par le sort auquel s’est condamnée Christeen et sous le choc de leur propre responsabilité devant ces choix horribles, certes enfouis dans l’inconscient de chacun, rompu aux délices vénéneux du SM, mais jamais évoqués avec autant de brutalité mais aussi de grandeur. Eros et Thanatos réunis dans cette femme élégante dans sa combinaison de latex, troublante avec son crâne dépourvu de toute aspérité, et tellement lucide et intense dans le récit de sa condamnation. Et puis, après quelques pesantes minutes, une des femmes commença à applaudir, une seconde suivit, puis de proche en proche chacun sortit de son mutisme pour participer à ce concert d’applaudissements. Une jeune femme, également chauve et tatouée, se détache du groupe et demande la parole.
« Christeen, nous te remercions de cette formidable leçon de lucidité et de détermination. Mais nous restons sans voix devant tes choix. Nous ne pouvons accepter ces scénarios certes décrits avec talent, reflétant tes fantasmes les plus vifs, et j’en suis convaincu, ceux de beaucoup d’entre nous. Tu es jeune, tu es belle, tu dois longtemps rester en vie pour continuer ton parcours. Tu ne peux exiger de nous de te condamner à une mort sûre et horrible, dans de terribles souffrances, dans tous les cas. Cette pensée me détruit. » Elle se précipite alors vers Christeen pour la prendre dans ses bras et l’embrasser sur les lèvres avec intensité, baiser que rend Christeen avec autant de fougue.
« Slave karen, je te remercie pour tes paroles. Elles me vont droit au cœur. Nous avons souvent partagé des moments de souffrances intenses ensemble et tu as montré la force de ton caractère. Tu comprendras mieux que tous pourquoi j’ai choisi cette voie extrême. Après ces quinze années, je ne veux plus revivre une relation certes dure mais somme toute apaisante, confiante. Je veux connaître l’incertitude, le risque, la douleur, la descente aux enfers, sans espoir de rémission. Je veux être sûr que personne neme viendra en aide. C’est pourquoi personnellement je ne voterai pas pour la solution 1 ! Mais elle peut aussi exprimer votre volonté d’abréger mes souffrances ou tout simplement participer à une cérémonie intense et fort heureusement rare… Je sais que j’aurais peur, que je douterai, que je voudrais parfois mettre de moi-même un terme anticipé à mes souffrances mais je m’y refuse par avance. Je veux laisser le soin au destin de décider de mon sort. Je vous demande instamment de maintenant délibérer entre vous pour choisir avant votre vote. Je vous laisse toute la nuit si vous le souhaitez. Je veux à l’aube soit être exécutée au terme du scénario 1 soit être confiée à l’exécuteur testamentaire qui procédera à la suite des opérations. Mais vous devez exprimer un choix immédiatement mis en œuvre, sans hésitation aucune. Dès demain, si je survis, je serai expédiée pour exécuter votre sentence. Tous mes papiers d’identité seront détruits. Mon nom sera celui gravé sur mon ventre « This Whore ». Je vous demanderai, mes amis, de ne pas pleurer, de ne pas vous opposer à mon sort, librement choisi. Sachez que ma dernière pensée sera pour John qui a guidé mes pas jusqu’alors et nourri cette passion de l’extrême. Mais je suis seule responsable de mon destin. Le choix vous incombe maintenant. Pendant vos réflexions, je vous attendrai sereine et déterminée en bondage intense. Je vais à nouveau revêtir mes vêtements, puis refermer la capuche de ma cape qui ne me laisse qu’un mince filet d’air de respiration. Je vous demanderai de m’attacher à nouveau sur le fauteuil de tatouage, de serrer très fort les sangles et je demande cet ultime service à John».
Plusieurs heures plus tard, après d’intenses délibérations, et le vote fatal, le groupe revient vers Krtisteen. Slave karen se rapproche de son amie, et lui dégage la capuche.
« Christeen, souhaites-tu connaître la sentence ? »
Christeen opine. « Christeen souhaites-tu être dégagée de la cagoule pour entendre ? »
Christeen répond négativement. Salve karen reprend la parole.
«This Whore, puisque c’est ton nouveau nom, tes amis, après de longues délibérations, ont décidé de ton sort selon ta volonté. Nous savons et admirons ta détermination. Nous comprenons qu’elle répond à un intense désir de destruction masochiste auquel nous voulons rendre un dernier hommage. Nous admirons le tatouage sur le crane qui affiche avec une belle énergie ton choix. Nous apprécions la qualité des scénarios que tu as détaillés avec force. Nous allons répondre à ta demande sans nous détourner de notre mission, par respect pour ton courage et tes choix. Voici ce que nous avons choisi. »
« The Whore, pour vous permettre de prendre connaissance de notre sentence, nous allons vous détacher de votre fauteuil, vous allez vous lever »
Christeen, détachée, se lève, vêtue de sa seule cape.
Slave karen poursuit : « The Whore, vous avez décidé au terme de votre contrat d’esclavage conclu avec John, ici présent, d’exploiter votre nouvelle liberté en nous proposant cinq scénarios extrêmes. Chacun de ces scénarios a fait l’objet de débats intenses, pour analyser selon vos vœux la dureté du traitement que vous avez choisi de subir, la nature des risques et in fine d’apprécier la durée probable de votre traitement. En conséquence nous avons choisi à l’unanimité le scénario X…
Ainsi, des maintenant votre vie est placée sous le contrôle de votre exécuteur testamentaire qui deviendra le superviseur de la sentence pendant toute la durée de votre vie, quelqu’en soit le terme, rapproché ou lointain . The Whore, je me permets avec l’accord du groupe de vous faire connaître le nom de cette personne. Il s’agit de moi, slave karen. Je tiens également à vous dire qu’au cours des dernières heures, je viens de signer avec John le même contrat que le votre, pour une période de cinq années. En effet depuis un an je suis devenue son esclave. Mais sans laisser un suspens sur mes intentions, j’ai ajouté en annexe au contrat les cinq scénarios que vous avez décrits que je subirai également à partir du 15 septembre 2015. J’ajoute que désireuse de ne pas distraire mon maître par mon éventuel plaisir, j’ai demandé comme condition de la signature de con contrat une ablation immédiate du clitoris et des lèvres ainsi que la couture définitive de l’entrée de mon vagin. Cette condition a été acceptée.
The Whore, souhaitez vous exprimer un ultime commentaire sur la sentence à laquelle vous avez été condamnée de votre propre initiative. Acceptez-vous de vous conformer en tous points à cette sentence immédiatement exécutoire ?».
The Whore, a l’énoncé de la sentence, n’a pas tressailli. Une chaleur intense s’est toutefois emparée d’elle, la conduisant à un orgasme sourd et violent. Ainsi elle allait connaître le châtiment tant espéré. Elle allait se dissoudre dans le désir absolu de plaisir et de souffrance jusqu’à son terme ultime. Et son amie en sera l’instrument. déterminée sans aucun doute, jusqu’à la fin, montrant ainsi par elle-même avez zèle sa propre détermination à emprunter le même chemin. Brisant le silence, The Whore prend la parole « J’accepte avec enthousiasme et détremintaion cette sentence. Je m’en montrearai digne. Je félicite slave karen et j’admire son courage et sMerci à tous ! Ce sera mon dernier mot, mon ultime message ! ».
Belle issue pour Christeen.
Lecteur, à vous de choisir, quel serait votre choix ?
Christeen, suite… Retour sur une vie d’esclave
Murée dans son habit de latex, Christeen attendait le verdict avec angoisse et résignation. C’est elle qui avait ouvert ce champ des possibles infernaux avec son goût immodéré pour un masochisme tellement intense qu’il ne pouvait trouver sa consécration que dans la douleur suprême et l’anéantissement final. C’est elle qui depuis vingt ans avait appris à jouer avec ses limites, à les transgresser sans cesse pour se rapprocher du moment où sa vie lui échapperait dans un orgasme aussi intense que destructeur. Ce jeu fatal elle avait voulu le conduire à l’extrême dans cette dramaturgie dont en ce moment précis elle allait connaitre le scénario détaillé.
Les images de sa vie de jeune femme brillante transformée de son plein gré en chemin de croix masochiste, où chaque étape mûrement réfléchie et consentie scellait un peu plus sa descente dans la dégradation, revenait à toute vitesse dans son cerveau enfiévré. Elle se souvenait de chaque étape, les plus anodines comme son premier ciré noir au lycée qui attirait les regards des garçons et les attouchements hâtifs, vêtement fétiche dont l’attraction ne l’a jamais quitté. Elle revoyait les moments les plus intenses comme ses premiers piercings et tatouages, les plus violents comme cette séance de fouet où elle perdit connaissance pour le première fois, les plus sordides quand elle sentit son sphincter ne plus résister à la pression de son premier lavement public et où elle du continuer à marcher dans la rue en subissant l’humiliation de cet abandon qui envahissait son pantalon de vinyl et ses cuissardes de caoutchouc prévues pour la circonstance par son maître attentif et prévoyant . Elle avait aimé, ce jour-là, ces cuissardes peu seyantes mais dont l’étanchéité l’avait préservé d’une humiliation encore plus grande que le bruit qu’elle faisait en marchant…
Chaque étape était suivie d’une autre, plus intense, plus sauvagement jouissive, où les codes sociaux se dissolvaient dans une transgression voulue et assumée. Elle participait à chaque fois aux scénarios, poussant son maître à aller plus loin, plus intensément comme ce jour où elle avait souhaité subir l’expérience de la pendaison à un arbre en forêt. Il avait accepté cette demande sans en connaitre les finalités profondes. Un jeu de plus.
Chaque instant de cette journée lui revenait maintenant. C’était il y a trois ans. Son désir de destruction se rapprochait, s’intensifiait. Elle souhaitait connaître ses limites, ou son absence de limites. Ils avaient donc décidé de partir dans la nuit pour la forêt, choisissant un coin isolé où il fallait marcher une demi-heure pour être à l’abri des regards. Arrivés au parking, il lui avait demandé de se mettre nue sous son ciré long, sévèrement ceinturé, boutonné jusqu’aux chevilles pour entraver sa marche , puis il lui avait mis une cagoule de latex qui laissait à peine filtrer la lumière du jour naissant et entrevoir le chemin. Elle avait mis également des bouchons d’oreille très efficaces qui la coupait complétement des sons ambiants, encore un de ses trouvailles pour parfaire son isolement. Elle était pieds nus dans le matin glacé. Il lui avait menotté les poignets dans le dos et attaché également les coudes. Elle marchait devant lui, devinant le chemin encore obscur, glissant sur les souches mouillées par la pluie à chaque pas, n’évitant ni la boue ni les flaques, ni les pierres acérées du chemin. Ses bras captifs ne la protégeaient pas quand elle trébuchait ou glissait. L’inévitable devait se produire, elle glissa, ne pu se retenir et tomba sur le côté dans un fossé rempli d’eau et de feuilles mortes qui amortirent sa chute. Elle ne pouvait se dégager, sentant l’eau glacée l’attirer, suffoquant dans la cagoule. Lui restait impassible, silencieux, contemplant ce corps se battre pour éviter la noyade. Il ne bougeait pas, sauf quand il sentit son énergie se dissoudre tant elle se débattait. Il la tira du fossé, sans un mot, l’aida à se remettre debout, la poussa à reprendre sa marche vers son supplice. Le chemin fut long, elle tomba à nouveau avant d’arriver, épuisée, jusqu’à la clairière qu’ils avaient repéré lors de leurs promenades enlatexées. Il y avait un tas de rondins de bois fraichement coupés, qu’il assemblât en une sorte d’estrade instable de 50 centimètres de haut. Puis il accrocha au-dessus de cet échafaud de fortune, la corde à une branche haute, fit coulisser le nœud qu’il avait préparé et qu’elle avait contrôlé avec le soin méticuleux qui présidait à chacune de leurs scènes. Il lui passa le nœud coulant autour du cou qu’elle lui tendait. Il sortit de son sac un masque à gaz muni d’un sac de respiration volumineux et lui mit par-dessus la cagoule, restreignant encore sa respiration comme elle lui avait demandé. Ils n’échangeaient aucun mot. Il savait ce qu’elle voulait, tenter l’extrême, elle pouvait lui faire confiance. Malhabilement, elle avança vers le tas de rondin, les pieds glacés et écorchés. il l’aida à trouver son équilibre, la soutenant jusqu’au moment où elle put se tenir droite en équilibre instable sur le tas de bois. Puis il tendit la corde jusqu’à ce que le nœud se resserre autour de son cou gracile et l’attacha solidement à une branche basse. Il revint vers elle pour resserrer le bouchon d’admission d’air du masque presque complétement. Il dut se rapprocher pour qu’elle l’entende lui dire fortement : « Es-tu prête ? ». Elle hocha de la tête. « Alors quand tu veux, je te laisse ! » puis il s’écarta. Il contemplait à quelques mètres le spectacle, cette esclave courageuse, serrée dans son ciré noir, avec ce masque à gaz et cette corde tendue, luttant pour conserver son équilibre sur les rondins humides. Le temps s’était arrêté dans ce spectacle intense qu’elle imaginait parfaitement à l’intérieur de son masque, elle qui adorait les mises en scène soignées, surtout celle de son exécution simulée dans le moindre détail pour en accentuer le réalisme jusqu’à ce qu’elle devienne bien réelle. Chaque seconde elle sentait son équilibre lui échapper. Elle tenait debout avec une arrogante opiniâtreté, pour lui montrer son énergie, son courage, sa détermination, pour provoquer l’érection qu’elle lui devait et qu’elle imaginait à quelques pas d’elle. Mais au fond était-il déjà plus loin, trop loin pour la secourir. Peut-être ce jour-ci avait-il compris. Elle ne rêvait que d’une chose, qu’il ne courut pas à son secours et qu’il la laisse souffrir à cet arbre comme elle le lui avait demandé sans lui dire que son dessein secret était bien cette fois d’y mourir.
Mais dans leurs jeux le désir intense était toujours présent. Elle n’avait plus de limites depuis longtemps. Il pressentait qu’un jour elle lui demanderait l’inacceptable. Elle pensait à ce moment-là, il y a trois ans déjà, que cet instant était venu et sentait son corps défaillir alors que surgissait en elle l’orgasme dont elle rêvait depuis si longtemps, le dernier, le plus intense, le plus définitif, son œuvre d’art. C’est alors qu’elle déclencha à distance les puissants vibreurs qu’elle avait enfoui le matin même dans son vagin et dans son rectum sans lui dire. L’onde de plaisir montait de ses orifices si souvent ravagés. C’est alors qu’elle se tendit, repoussant d’un geste brutal le rondin qui la soutenait pour se retrouver sans appui et laisser la corde faire son œuvre ravageuse. Elle se mit à osciller, les pieds dans le vide, la peur au ventre, le plaisir l’envahissant, attirée par le vide immense de son orgasme, respirant à travers le masque de plus en plus péniblement par petits coups, la pression exercée par la corde s’accroissant graduellement. Pour allonger la souffrance, elle avait choisi de serrer très fortement le nœud coulant qui sous son poids se resserrait inexorablement mais lentement. Le temps lui échappait, elle se voyait flotter dans le vide, dans le noir et le silence absolus, perdant petit à petit la capacité de respirer. Elle ne savait plus où elle était, s’il était toujours à ses côtés, elle souhaitait seulement qu’il puisse la voir et mesurer l’étendue de sa détermination. Elle jouissait continûment. C’était bien ainsi, peu importait le futur immédiat. Elle ne sentit même pas quand des bras sont venus lui soutenir les jambes, allégeant le poids sur la corde et lui donnant la possibilité, même infime, de respirer. Elle eut la force de lui crier sous le masque « Non, je veux aller au bout ! ». Alors il la lâcha brutalement, créant une tension qui resserra soudain le nœud. Cette fois elle sentit clairement la vie lui échapper. C‘était bien ainsi. Elle l’avait toujours voulu. Elle belle dans son ciré noir dont elle savait qu’il l’excitait à chaque fois. Encore jeune et désirable. Elle le remerciait d’en être sinon l’instigateur, mais au moins la main qui guidait ses derniers instants. Et puis elle se sentit à nouveau soulevée, dans un brouillard total qui noyait ses pensées, lui enlevant toute lucidité, les vibreurs continuant leur travail. Elle inhala fortement le peu d’air qui lui restait, un air frais, sentant la pluie et le sous-bois. Il la relâcha à nouveau. Cette fois sous le choc elle perdit connaissance.
Trois ans plus tard, seule sur la scène, attendant la sentence qui allait sceller définitivement cette fois son sort, ces images lui revenaient dans les moindres détails, les odeurs surtout, et cette douleur à la cheville quand elle avait glissé dans le fossé. Elle se souvenait s’être retrouvée couchée dans l’herbe, revenir doucement à la vie. Il soufflait de l’oxygène dans le masque, la revigorant rapidement, mais elle ressentait des douleurs partout, à la nuque, aux épaules, au sexe. Une vraie souffrance omniprésente qu’elle recherchait à chaque étape et qui mettait parfois des semaines à se dissiper après els séances les plus violentes. Il s’approcha d’elle en lui prenant la main sans un mot. Elle lui dit, dans un chuchotement, qu’il eut du mal à percevoir à travers le masque : « je ne te remercie pas ».
Tout ceci était devenu courant, alors que se rapprochait le terme de son contrat. Ce moment-là était venu, aussi redouté que désiré. Dans sa mémoire chaque étape se transformait, des d’images isolées devenaient un film continu.
Elle avait aimé ce jour d’automne où nue sous son ciré et avec ses cuissardes vernies elle avait été offerte toute la nuit par son maître aux chauffeurs routiers qui n’en revenait pas de cette aubaine. Il l’avait laissé avec un mode d’emploi attachée par une chaîne aux anneaux de son sexe et que découvrait ses clients en écartant les pans du ciré pour la pénétrer. « Je suis Christeen, esclave, salope, pute, défoncez moi et urinez moi dessus, c’est gratuit et je le fais de mon plein gré ». Ruisselante sous la pluie, ses cheveux dégoulinants, elle montait à l’arrière des cabines des camions pour offrir gratuitement son corps, sa bouche, son vagin, son anus, aux pénétrations les plus intenses. Elle était aussi meurtrie aux seins, giflée par ces hommes qui la malaxait sans pitié. Mais le pire fut cette camionneuse lesbienne, qui lui ficha un gode électrifié dans le vagin pour la faire hurler de douleur. Le matin il était venu la chercher sur ce parking, salie, dégoulinante, meurtrie. Elle se souvenait avoir été soulagée par son arrivée tant son épuisement était grand. Mais elle dut déchanter. Il l’a fit asseoir sur un banc reculé, et sortit de son sac une tondeuse électrique et un rasoir. Elle comprit. Elle se laissa tondre sa belle chevelure et lisser le crâne avec le rasoir. Quand ce fut fini, elle ajouta en le regardant crânement «les sourcils aussi ! ». Trop content, il s’exécuta puis écrivit avec un feutre indélébile sur l’espace ainsi libéré « Pute et fière » puis la reconduisait à la voiture pour la ramener chez elle retrouver des forces. Elle lui dit dans la voiture « un jour tu me tatoueras le crâne, et tu me vendras à un marchand d’esclave, je le désire de toute mon âme ». Il avait toujours refusé. Mais elle fut de nouveau fréquemment prostituée à sa demande le long des routes, dans les bois, dans la baraques de chantier. Elle prit goût à être rasée à chacun de ces occasions. Elle était abandonnée par son maître le soir, et récupérée le matin, sans surveillance. Elle savait qu’elle pouvait en mourir. Elle le désirait à chaque fois.
Et puis, il y a deux ans, elle avait souhaité connaitre la douleur la plus intense de son existence d’esclave. Il la confia pour une semaine à un proxénète notoire pour son sadisme dans sa pratique du redressement des filles indociles. Mais elle n’avait pas, cette fois, les clefs de ses tortures. Il ne savait pas qu’elle venait de son plein gré. Il pensait qu’elle devait être punie pour avoir trahi son maquereau en le dénonçant à la police. Alors elle subit le fouet, chaque jour, la cravache qui laissait des traces rougeoyantes sur se peau lisse, les pinces sur le clitoris et les pointes des seins, les nuits attachées nues par de lourdes chaînes dans les caves humides. Elle ne cédait jamais, refusant de promettre qu’elle ne recommencerait pas. Elle cru vraiment qu’il ne la laissera pas sortir vivante, surtout ce jour où il l’a fait pénétrer par plusieurs chiens loups agressifs qui lui déchirèrent le dos avec leurs griffes. Mais rendu furieux par son absence totale de repentir, le bourreau improvisa une scène où attachée sur une chaise métallique, les pieds dans l’eau glacée, elle fut torturée à l’électricité jusqu’à perdre conscience. Le 7e jour fut le plus terrible. Il était décidé à en finir avec elle. Il la fouetta avec une cravache faite avec une canne à pêche en fibre de carbone. Chaque coup faisait une marque sanglante. Il l’a frappa à plusieurs reprises sur le clitoris, lui faisant perdre connaissance, et la gifla avec des gants métalliques pour la ranimer. Pour finir, il l’a fit sa coucher sur le sol de la cave, humide et sale, lui attacha les poignets et les mains dans des anneaux métalliques rivés dans le sol et lui jeta sur le corps les déjections de porcs venues de la ferme voisine. Après cinq heures de ce traitement, elle a toujours refusé d’avouer le forfait qui lui était reproché, et pour cause. Toutes ces tortures étaient transmises en direct en vidéo à son maître qui était en communication avec le bourreau. Alors que la fin de son contrat approchait, il l’a fit asseoir après l’avoir nettoyée au jet sur une chaise métallique couverte de clous où elle dut mettre les mains à plat sur un établi en bois. Là des anneaux métalliques emprisonnèrent son poignet, mais également chaque doigt. Il lui mis une cagoule de latex sans ouverture et entreprit de casser méticuleusement son auriculaire droit, puis l’auriculaire gauche, avec un maillet en bois. Son maître qui observait la scène ne direct lui fit savoir que deux doigts brisés suffiraient comme leçon pour cette fois. Prisonnière de la cagoule de latex, sans pouvoir respirer, elle hurla de douleur à chaque coup… et perdit à nouveau connaissance avant d’être réveillée par un seau d’eau glacée… Alors le bourreau excédé lui dit « Parle où je te coupe le doigt »… Elle répondit fièrement : « Fais le ». Mais le bourreau se ravisa, appela la maître qui ne lui donna pas l’autorisation.
Quelques heures plus tard elle était dans sa voiture, transie, blessée, anéantie et heureuse. Quelques jours de soin, une attelle pendant trois semaines sur les deux doigts fracturés, et tout rentra dans l’ordre naturel des choses. Mais elle sentait que son attraction pour la souffrance la mettait de plus en plus en danger. Elle n’avait jamais autant senti le contrôle de la situation lui échapper. La violence froide sans passion érotique de son bourreau l’avait glacée. C’était donc cela souffrir, vraiment sans autre but que de subir cette force violente et aveugle dont la race humaine est capable. Cela n’avait plus rien à voir avec le SM pratiqué par son maître et ses amis, esthétique et raffiné. C’est alors qu’elle développa son projet de scénarios. Elle souhaitait une perte absolue de contrôle sur son destin. Elle voulait connaître cette authentique souffrance, extrême, puis attendre sans en connaître la date son exécution, logique, clinique, froide, qui ne ferait même pas plaisir à ses bourreaux. Elle trouvait l’idée belle. N’être qu’une proie sans valeur dont la vie serait sacrifiée sans but, mettent un terme au fonctionnement de sa puce GPS pour envoyer le dernier signal. End of game, Christeen. C’est ce qu’elle souhaitait ardemment, plus que jamais, du fond de son sexe et de son âme.
Dans son attente, elle sentait la chaleur l’envahir par grandes bouffées qui se heurtaient à la muraille étanche du latex et faisaient couler dans son dos les gouttes de sueur qu’elle avait appris à connaitre au cours de sa longue initiation. Elle ne pouvait s’y résoudre, elle ne s’en lassait jamais. Chaque nouvelle séance était un recommencement qui puisait dans son énergie inflexible. Elle souhaitait alors que cela continue, quelques temps encore, jusqu’au moment où trop dégradée elle solliciterait le moment fatal. Elle ne savait pas quel scénario elle choisirait par elle-même. Elle redoutait au fond une sentence trop rapide mais elle rêvait d’explorer cette chaise électrique qu’elle avait déjà essayée mais cette fois dans ses capacités les plus extrêmes. Elle voulait tout. Ses expériences de prostitution lui avait plu. Au fond elle aimait ces étreintes sans espoir, cette brutalité sauvage et anonyme, car elle conservait le pouvoir. C’est pourquoi l’idée d’être amputée lui était venue, rééquilibrant en quelque sorte par cet handicap librement consenti son sentiment de puissance. Elle se voyait bien, au fond d’un bouge asiatique, pendue, amputée des bras et des jambes, les yeux définitivement privés de lumière, le crâne pour toujours lisse, la bouche édentée, ne gardant que ses orifices pour exercer son pouvoir de séduction jusqu’au moment où des clients ivres l’empaleraient, pendue au bout d’une corde sur un pieu d’acier électrifié qui la transpercerait très lentement dans cet orgasme final qu’elle recherchait. Elle aurait aimé être progressivement réduite à cet état. Les mains d’abord, puis le bras droit, le gauche, la jambe droite… A chaque fois son amputation aurait été mise aux enchères et le client le plus riche aurait eu le droit d’actionner la guillotine spécialement conçue pour elle. Chaque amputation partielle aurait été suivie d’une période de soin pour éviter qu’elle ne succombe prématurément à une septicémie ou à la gangrène avant qu’elle ne retrouve sa fonction de trou à plaisirs. La crevaison de ses yeux aurait fait l’objet d’une enchère spéciale, comme l’arrachage de la langue et de chacune de ses dents… A terme elle aurait tout vendu de son corps. Mais elle avait oublié d’écrire ce scénario-là, gore, ahurissant, absurde, mais tellement surréaliste qui soudain la faisait frémir d’angoisse et de désir d’être exhibée ainsi tronçonnée dans un bordel sordide… Elle aurait aimé cette issue-là dans son extase masochiste.
Une voix la sortit de ses cauchemars… C’était celle de Karen, son bourreau zélé et adoré. Elle sentit renaître dans son ventre ce vide de l’angoisse et ce bourdonnement sourd du désir. Cette fois, elle était au pied du mur des supplices. Cette fois elle allait perdre le contrôle et enfin en mourir dans d’atroces souffrances. Cette fois elle retrouvait la vraie liberté, celle de s’avilir volontairement et d’en perdre la vie. Qu’elle avait aimé ces vingt années de souffrances, mais qui était trop contenue, trop chic, trop consentie et préparée. Elle allait enfin connaitre quelques jours, quelques mois, quelques années peut-être de souffrance brute avant d’en être anéantie. Fuck this whore to death était bien définitivement son programme.
« This whore, voici le scénario que nous avons choisi pour ta fin programmée conformément à ton désir »
Review This Story || Email Author: Rubberjohn